Quand on habite en ville, il y a un endroit où nous pouvons quand même trouver des plantes pour se protéger et pour parer aux premières apparitions de refroidissement : notre cuisine !
Il est toujours profitable d’avoir une réserve d’ail, de gingembre, de miel, de vinaigre de cidre, des oignons, d’avoir sous la main des épices stimulantes : cannelle, curcuma, piment et des herbes aromatiques à utiliser en cuisine ou pour se préparer des tisanes : thym, romarin, sauge, sarriette, origan.
Toutes ces herbes soutiennent admirablement l'organisme dans sa lutte contre les microbes.
Pour la Médecine Traditionnelle Chinoise, les rhumes ou les grippes s'installent lorsque le froid s'empare de l’organisme et réduit sa capacité à chasser les virus.
La condition est alors caractérisée par un état froid et humide avec congestion, apparition de mucus (Matthew Wood).
Les herbes dites chaudes comme le thym par exemple aident le corps à combattre plus efficacement l’infection.
Il est aussi important de manger et de boire chaud et d’éviter les aliments froids pour ne pas aggraver la sensation de froid et supprimer les laitages, pour ne pas favoriser la production excessive de sécrétions des muqueuses.
Incorporer dans ses menus plus d'aliments riches en vit A comme les légumes racines, les carottes, les betteraves, les feuilles de pissenlit, les légumes verts et de couleur orange car la vit A est protectrice des muqueuses respiratoires et est reconnue pour ses propriétés anti-infectieuses.
Il est aussi utile d'augmenter ses apport en vit C avec des fruits comme le cassis : 200 mg/100 g, le kiwi : 85 mg/100 g, le citron : 52 mg/100 g, se supplémenter en vit D3 liquide (réf 1) aide aussi à soutenir l’organisme.
Réf 1 article extrêmement bien documenté sur l’importance de la vit D dans les infections respiratoires : :La vitamine D et la grippe | Dr. Schweikart
Il n'existe aucune plante antivirale à proprement parler qui éliminirait les virus mais les plantes ne sont pas à reléguer aux oubliettes pour autant.
Elles jouent un rôle majeur en prévention et dès l'apparition de symptômes de refroidissement.
Une plante incontournable à intégrer dans ses menus quotidiens : l'ail ! Véritable panacée, on retrouve des traces de l’utilisation de cet aliment médicament depuis plus de 7000 ans.
Utilisé tous les jours, il soutient formidablement l’organisme : des études ont montré que l’ail augmente le nombre de lymphocytes T, “les soldats” des systèmes de défense de l’organisme et peut diminuer la sévérité des rhumes ou des grippes. Réf. 2
Herbe tonifiante et épicée, l’ail réchauffe l’organisme en cas de sensation de frissons et soulage particulièrement la congestion dans les poumons et les sinus, aidant à fluidifier le mucus et à l’évacuer. ( Rosalee de la Forêt)
Particulièrement indiqué pour prévenir et soulager les infections des voies respiratoires supérieures comme les rhumes, les bronchites les grippes, les toux convulsives.
Réf 2 : Preventing the common cold with a garlic supplement: a double-blind, placebo-controlled survey.
Quand le bulbe de l’ail est mangé par des insectes ou des mammifères, il se défend en sécrétant une enzyme qui convertit son acide aminé, l’alliine en allicine et autres composants qui caractérisent son efficacité médicinale.
Pour bénéficier de cette précieuse molécule, il convient de hacher l’ail puis de le laisser s’oxyder de 5 à 15 minutes avant de le consommer cru de préférence pour profiter de ses propriétés antivirales et antibactériennes. Faire de même avant de le cuire.
On peut aussi le laisser macérer de 3 heures à toute la nuit dans du vinaigre, du miel, en infusion pour bien extraire ses propriétés médicinales (Paul Bergner réf 4).
Doses thérapeutiques : en prévention : pour les adultes 1 gousse d’ail crue minimum par jour, en curatif : de 3 jusqu' 9 gousses par jour si on le supporte.
L'ail peut irriter les intestins sensibles, consommer par paliers.
Il s'agit de s'écouter et de sentir ce qui est bon pour nous ou pas. Les doses thérapeutiques (pas culinaires) ne conviennent pas aux personnes allergiques aux plantes de la famille des Liliacées ( oignons, poireaux…) et à celles qui prennent des anticoagulants ou des médicaments comme l’aspirine, l’ail fluidifiant le sang.
Comment prendre l'ail ? Le manger cru dans la nourriture, ajouté à la fin dans les plats chauds ou ingéré dans des recettes médicinales pour contrer les refroidissements, les grippes, les infections respiratoires.
Comme ces recettes qui incluent aussi le miel.
Réf 4: Bergner, Paul. The Healing Power of Garlic. Rocklin, CA: Prima Publishing, 1995
Le Miel, un remède millénaire : des études ont montré qu’il aide le corps à combattre les infections en stimulant le système immunitaire, réf. 5.
Antibactérien, antimicrobien et antiseptique, il calme les membranes enflammées et soulage la toux, réf. 6
En prévention : 1 cuill à soupe pur ou dans tisane 3 x par jour.
Pour les conditions aiguës : 1 C à Soupe toutes les heures ou 1 c à café dans tisanes 6 à 10 fois/jour
Les enfants en dessous d’un an ne doivent jamais manger du miel en raison de risques de botulisme.
L’Oxymel d’ Ail : une recette combinant le vinaigre de cidre (aux vertus antiseptiques), le miel et l'ail .
Cette préparation forme un sirop anti-rhume, anti-grippe pouvant soulager les maux de gorge, les toux, à prendre à la cuillère au besoin .
5 à 10 gousses d’ail, 1 tasse ( 250 ml) de miel, 1 tasse de vinaigre de cidre .
Peler et émincer l’ail grossièrement et le laisser reposer 10 minutes.
Mettre dans un bocal, ajouter le miel et puis le vinaigre.
Mélanger, fermer ( protéger le couvercle métal du vinaigre avec un papier cuisson) . Entreposer à l’ombre. Remuer. Possible de déguster dès le lendemain, meilleur au bout d’une semaine, on peut filtrer ou laisser l’ail et manger le tout, se conserve au réfrigérateur.
Le Miel d’Ail : émincer 6 à gousses d’ail crues et reposer 10 mn, les mettre dans un bocal (stérilisé 10 minutes à l’eau bouillante ou 15 mn au four à 100°) recouvrir de miel (environ 100 g), mélanger. Ce miel d’ail peut être mangé immédiatement.
Mélanger tous les jours avec une cuillère propre avant d’ingérer le miel et l'ail.
Utiliser 1 Cuillère à soupe 2 fois par jour minimum en cas d’infection.
Réf 5 C. Manyi-Loh, A. Clarke, and R. Ndip, “An overview of honey: Therapeutic properties and contribution in nutrition and human health,” African Journal of Microbiology Research 5, no. 8 (April 2011): 844-852. https://doi.org/10.5897/AJMR10.008.
réf 6 Penn State University. "Honey A Better Option For Childhood Cough Than Over The Counter Medications." ScienceDaily, 2007.
Pour les enfants et ceux qui n’aiment pas l’ail cru : la “Limonade” d’Ail !
Ingrédients : 2/4 gousses d’ail hachées , reposées 15 mn dans un bocal type Parfait.
Verser sur les gousses d'ail hachées 500 ml d’eau chaude, fermer et infuser 30 mn minimum.
Ajouter jus de citron et miel, consommer chaud ou à température ambiante, pas froid. Le goût de l’ail est adouci et même les récalcitrants se laissent prendre !
On peut ajouter du gingembre râpé ou un bâton de cannelle s pour un effet encore plus réchauffant en cas de frissons.
Boire chaud à petites gorgées fréquemment en curatif, en préventif 1 à 2 tasses par jour.
Adapter les doses pour les enfants : quand la dose est 1 tasse pour un adulte, donner aux enfants de moins de 2 ans : ½ à 1 cuillerée, de 2 à 4 ans : 2 petites cuillères, de 4 à 7 ans : 1 cuillère à soupe , de 7 à 11 ans : 2 cuillères à soupe.
Le gingembre
Ce rhizome utilisé dans la cuisine asiatique se caractérise par une saveur piquante citronnée, on adore ou on déteste !
Il est remarquable par son action stimulant l’activité des macrophages et empêchant les virus de s’attacher aux membranes cellulaires (Stephan Buhner). C’est le jus frais qui est le plus puissant pour son action anti infectieuse.
Le gingembre utilisé sous sa forme thérapeutique peut interférer avec les médicaments comme la warfarine, ceux prescrits pour le diabète ou la tension artérielle.
La Tisane de gingembre pour les rhumes et la grippe : Recette de Stephan Buhner. Une recette qui nécessite une centrifugeuse mais qui peut se faire sans aussi.
Recette pour une tasse d'infusion de gingembre (250 ml) avec le jus de gingembre :
6 Cuillères à Soupe de jus de gingembre, jus d’¼ citron vert ou jaune , pincée de piment de cayenne, 1 C à Soupe de miel et eau.
Première étape, faire le jus avec beaucoup de gingembre frais : 4 morceaux de la longueur d’un pouce, passés dans la centrifugeuse pour récupérer 1/3 de tasse de jus (environ 80 ml).
Deuxième étape, faire l' infusion en ajoutant 1 tasse et ½ d’eau à ébullition au jus de gingembre, 1-3 c à café de miel ⅛ c à café de piment de cayenne ( accélère la guérison) 1 giclée de citron mélanger et boire chaud !
Pendant la phase aiguë d’infection prendre 4 à 6 tasses /jour : donc préparer un litre à conserver au réfrigérateur.
Réchauffer avant de boire ( ne pas boire froid pour ne pas aggraver les symptômes de refroidissement).
Pour préparer un litre : faire 1 tasse ( 250 ml) de jus de gingembre avec 5 à 6 morceaux de gingembre de la longueur d’un pouce. Ajouter 1 litre d’eau chaude, 3-10 cuillères à café de miel, 1 demie cuillère à café de piment, du citron à volonté, mélanger, boire chaud.
Si on a pas de centrifugeuse : râper finement 6 morceaux de gingembre de la longueur d'un pouce, pour 1 litre d'eau chaude et infuser dans l'eau chaude pendant 30 minutes minimum, idéalement de 3 h à 4 h .
Filtrer et réchauffer, ajouter jus de citron, pincée de piment de cayenne et miel : les frissons s'en vont !
Astuce : la pulpe restante du gingembre passé en centrifugeuse peut être réutilisée en étant mise à infuser de cette façon.
Si des symptômes de fièvre et de chaleur apparaissent, arrêter le gingembre ou l'ail pour ne pas aggraver la condition chaude et prendre des tisanes d'herbes rafraîchissantes comme les fleurs de sureau, la menthe, la mélisse, la camomille ou une décoction de baies de sureau.
Cet article et ces informations sont à but éducatif et ne se substituent pas à un avis médical !
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